L’équipe en 2023
Directrice de publication : Fania Noël
Rédaction en chef papier : Elsa Pradier
Rédaction en chef web : Malek Cheikh
Secrétaire de redaction : Farah Medarbi : ,
Assitante Éditorial : Sabrina Robleh
Édition :
Laurence Meyer
Khadidja L.
Rejoignez-nous pour construire et continuer ce projet politique !
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Notre déclaration politique (2015)
AssiégéEs est un projet politique porté par des personnes issues des « anciennes » colonies européennes. Il est né du ras-le-bol de devoir choisir entre les luttes contre le capitalisme, celles contre le racisme systémique et celles contre le patriarcat.
Nous voulons :
- Affirmer la légitimité des luttes dites « minoritaires » contre le racisme et le patriarcat dans le combat anti-capitaliste et révolutionnaire. Les luttes dans le système capitaliste ne peuvent se réduire à l’affrontement entre bourgeois.e.s et prolétaires, même si cela reste une question centrale. Une société sans classes ne garantit pas par magie la fin des idéologies racistes et patriarcales très souvent meurtrières.
- Affirmer la nécessité stratégique de construire notre autonomie politique entre issu.e.s des « anciennes » colonies européennes, avec toute la complexité que cela implique, pour garantir un rapport de force au sein du mouvement social plus large, dans la mesure où une vaste partie de celui-ci est irriguée par l’idéologie raciste produite par les classes dominantes.
- Affirmer l’importance, malgré notre volonté de nous organiser avec tou.te.s les “ex” colonisé.e.s qui partagent notre vision, de mettre au centre de ce projet les femmes cis1, les minorités sexuelles, les trans’, les classes populaires et celles et ceux qui sont racialisé.e.s comme musulman.e.s, en ayant conscience des enjeux et intérêts spécifiques, voire parfois contradictoires en apparence, de ces sujets politiques.
Pour cela nous proposons :
- une revue : nous voulons participer à construire une culture politique, francophone, non universitaire, qui articule sexe, race, classe parce que c’est un système tout entier qu’il faut changer. La revue est aussi l’occasion de prendre la parole pour les plus marginalisé.e.s d’entre nous à travers des textes (fictions, analyses politiques, poèmes), des illustrations, une bande dessinée, des traductions, et des séries photos.
- des rencontres : les journées Intersectionnalité TMTC2, l’université populaire Retournement de cerveaux et d’autres types de rencontres vont nous permettre de passer de l’expérience individuelle à une perception systémique de l’oppression et de l’exploitation, et plus généralement de nous former à la lutte que nous voulons mener, en répondant collectivement à un ensemble de questions aussi bien théoriques que pratiques : qu’est-ce qu’un mouvement social ? quelles sont les conditions qui amènent à un soulèvement populaire ? Qu’est-ce qu’une organisation révolutionnaire ? Comment comprendre le néo-libéralisme ? Comment définir l’impérialisme aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’un projet politique décolonial ? Comment lutter de manière radicale contre les violences qui touchent les femmes, notamment dans les cadres familiaux, sans passer par l’État et la logique carcérale ? « Racisme », « patriarcat », « capitalisme » quelles sont leurs spécificités, peut-on les analyser de la même manière ?Comment penser l’anti-capitalisme et la lutte contre le patriarcat à partir de la position de “colonisé.e.s de l’intérieur” que nous occupons en Europe ? Quelle position adopter face aux partis de gauche dite radicale ? Comment penser l’après capitalisme, à savoir une société sans classes ? Comment construire des solidarités internationales ?
- des actions : nous souhaitons que la revue, les rencontres contribuent à développer notre conscience politique afin d’initier nous-mêmes ou de participer avec d’autres à des actions diverses, définies aussi bien par nos urgences spécifiques et combats dits “minoritaires” que par la logique globale réactionnaire en Europe contre laquelle il faut se mobiliser. Cela implique de s’inscrire dans et/ou de soutenir, entre autres exemples, les luttes pour le droit des femmes de toutes les classes sociales à disposer de leurs corps (contre les barrières voire la criminalisation grandissante de l’avortement en Europe), les luttes syndicales, celles qui visent l’abolition des prisons, et celles qui s’attaquent au racisme d’État (lutte pour l’abrogation des lois et mesures d’exception toujours plus nombreuses visant les musulman.e.s).
Nos vies ne sont pas compartimentées, nous refusons donc de compartimenter nos luttes : le capitalisme et l’ordre social raciste et patriarcal qui l’accompagne doivent disparaître.
1 cis : ce terme signifie qu’il s’agit des femmes qui ont été assignées femmes à la naissance, et pas des femmes trans.
2 TMTC : Toi même tu sais